In Ecker ou In Ekker près du Taourirt Tan Afela

Autrement appelé « Point Nord »

 

La décision de déplacer le camion atelier de Reggan vers le Point Nord (In Ecker) fut prise au printemps 1964. Les deux camions furent acheminés par la piste.

Notre camp, installé à proximité de la « montagne » était constitué de baraques type Fillod, assez bien isolées et munies de climatiseurs-humidificateurs au fonctionnement simple et efficace. Un réservoir d’eau nécessaire à nos besoins et à fabriquer l’hydrogène dominait le camp. Un rocher commémoratif trônait à l’entrée d’un nom que portait certainement un de nos valeureux prédécesseurs, le « Pic Pallatin ». De notre camp, une vue imprenable sur la montagne aux expériences nucléaires, le « Taourirt Tan Afela ». A vol d’oiseau 3 kms nous séparent.

Nous ne possédions aucun appareil individuel de détection de radioactivité, style dosimètre. Un appareil enregistreur à stylet, muni d’une sirène devant nous avertir d’avertisseur en cas de montée anormale des mSv. Il a retentit une fois, pendant mon séjour, environ 12 heures après un tir de bombe, au début juin 1964, en pleine nuit. Réveillés en sursaut, sans chercher à comprendre, nous sautâmes dans le véhicule disponible, à savoir un 6x6 Dodge, prêts à décamper. Puis, aussi subitement qu’elle a retentit, la sirène s’est arrêtée. Discussion entre nous, qu’est-ce qu’on fait? On attend encore un peu voir la suite: calme plat. Nous allons prendre une douche, par précaution, puis… dodo!

Le lendemain matin, la curiosité nous poussa à aller voir le fameux enregistreur et là! Surprise! Le stylet de l’enregistreur a marqué une très brusque remontée au point de casser en dépassant la butée. Nous ne sûmes jamais quelle dose nous avions encaissé.

J’ai retrouvé des camarades ayant sévi à peu près à la même époque, au sein de l’A.V.E.N. et ce cas n’était pas unique. Jeunes et peu souciant, par manque d’informations sur les effets de la radioactivité, nous avons vaqué  à nos occupations sans se poser plus de questions. Ainsi beaucoup de personnes travaillant sur ces sites sont disparues, sans attirer l’attention, avant les années 90. Le cancer se généralisant un peu partout, on minimise; mais quand la même personne en a jusqu’à 4 comme notre regretté président de l’A.V.E.N.qui était médecin commandant à In Amguel ...

A.V.E.N. = Ancien Vétéran des Essais Nucléaires .

Néanmoins, nous profitions des bons moments et essayions de nous rendre la vie la plus supportable possible.

C’est toujours en poste au Point Nord que ma relève fut assurée, en mars 1965.

Nos radars, la citerne et le Taourirt en arrière-plan

Dans mon camion atelier

Le Taourirt Tan Afela

Pour occuper les périodes de sieste, pendant les heures chaudes de la journée, j’avais fabriqué un petit émetteur fonctionnant en Ondes Courtes (installé, bien sûr, dans mon camion atelier). Sous l’appellation « Radio Point Nord », nous diffusions de la musique et les potins du camp avec quelques copains. C’est pour ça que la vue du camion ci-dessus près de la tour météo montre le climatiseur et les câbles d’antenne. Vous découvrez également un pique-nique saharien, un apéro rafraîchissant, le fameux « pic Pallatin, altitude 1010 m », une tornade sur le camp, une partie de volley, la dégustation d’un méchoui, le fennec à Trompette (c’est son nom, le blond sur la photo pique-nique).

Si, par hasard, vous vous reconnaissez sur une des photos, contactez-moi, je serais très heureux de pouvoir remettre des noms sur chaque visage.

 

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